Trump fait diversion pour tenter de garder son mojo

La façon dont Donald Trump gère1On rappellera au passage que l’auteur de ces lignes, qui n’est ni virologue, ni épidémiologiste, se gardera bien de se prononcer sur les mesures de santé publique proposées ou mises en œuvre aux Etats-Unis. Il tente de se limiter à la description des processus de décision, des rapports de force et des conséquences politiques possibles de la situation. les conséquences de la pandémie de coronavirus paraît très éloignée de la posture de « commandant en chef » habituellement adoptée par un Président des Etats-Unis en temps de crise.

Au-delà des conséquences concrètes de cette attitude sur l’évolution de la situation sanitaire et de la situation économique, dont on ne pourra pas faire le bilan avant de longs mois, ce sont évidemment les conséquences sur les chances de réélection du Président en exercice qui sont aujourd’hui dans toutes les têtes. A plus de six mois du scrutin, la seule certitude est qu’il faut se garder de tout jugement définitif et de tout pronostic. Ce qui n’empêche d’essayer d’explorer les conséquences possibles de la tournure prise actuellement par les événements.

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Commandant en chef… ou pleurnicheur en chef ?

La gestion du coronavirus met à l’épreuve, aux Etats-Unis comme ailleurs, le caractère et les compétences d’homme d’état des dirigeants politiques. On a déjà dit ici que le Président Trump peinait au début de la crise à adopter une posture présidentielle classique. Mais, après quelques semaines de crise, et alors que le Président se met constamment en scène comme le « commander in chief » de la guerre contre le virus, ce sont désormais non seulement les problèmes de forme, mais aussi les questionnements sur ses qualités en matière de leadership et de gestion de crise qui apparaissent au grand jour.

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Le coronavirus crée-t-il un risque de dérive autoritaire et de remise en cause de l’état de droit aux Etats-Unis ?

En même temps que chaque état calibre ses mesures de distanciation sociale et que l’ensemble de la société américaine ne souhaite pas remettre en cause l’importance de la responsabilité individuelle et des libertés individuelles reconnues par la constitution, quelques inquiétudes sur une éventuelle dérive autoritaire des institutions et sur une remise en cause de l’état de droit se font jour depuis le début de la crise du coronavirus.

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Les médias sont-ils en train de retomber dans le piège tendu par Donald Trump ?

Depuis mi-mars, le Président Trump tient une conférence de presse quotidienne d’une durée d’une à deux heures, entouré de son vice-président Mike Pence (qu’il avait dans un premier temps chargé de gérer la crise), des experts sanitaires de sa « task force » et, selon l’actualité, de certains ministres ou même de chefs d’entreprises du secteur du médicament ou de l’informatique. Il y fait le point sur les mesures prises ou envisagées au niveau fédéral pour gérer la crise.

Les médias, des sites des grands journaux (New York Times) en passant par les grands « networks » (ABC, NBC, etc.) jusqu’aux chaînes d’informations en continu (CNN, MSNBC), s’interrogent aujourd’hui de plus en plus sur le traitement qu’elles doivent faire de ces conférences de presse.

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Les mesures économiques d’urgence américaines portent la marque du Président Trump

Le Congrès a voté jeudi 26 mars un paquet de mesures économiques afin de tempérer en urgence les premiers effets économiques de la pandémie du coronavirus. Sans rentrer dans le détail sur le contenu de ce paquet de mesures, attardons-nous sur quelques éléments qui montrent l’influence de la pensée économique du président Trump sur le compromis finalement trouvé au Congrès.

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Le Président Trump rechigne à exercer toutes les prérogatives du gouvernement fédéral pour gérer la crise sanitaire du Coronavirus

La différence de prise en compte de l’épidémie de coronavirus selon les états américains est frappante, entre ceux qui en sont à un quasi-confinement (appelé ici « shelter in place ») comme la Californie et ceux pour lesquels s’appliquent uniquement les recommandations diffusées par le gouvernement fédéral le 16 mars pour 15 jours afin de ralentir la diffusion du virus (« distanciation sociale » et gestes barrière, auto-quarantaine pour les personnes atteintes, simple recommandation de ne pas sortir pour les personnes vulnérables, incitation au télétravail), avec tous les niveaux intermédiaires imaginables.

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Trump et le « deep state »

Lorsque, durant la conférence de presse sur le coronavirus du 20 mars, Donald Trump a annoncé que Mike Pompeo, son « secretary of state » (Ministre des affaires étrangères) devrait s’éclipser avant la fin pour rejoindre le « deep state department », le jeu de mots (mélange de « deep state » et « state department ») n’est pas passé inaperçu. Parce que certains officiels, dont le Dr Fauci, directeur de l’institut national des maladies infectieuses, n’ont pu maîtriser leur fou-rire, mais aussi parce que même si Trump est coutumier du fait, tout le monde peine à s’habituer à ses provocations, encore plus dans un moment grave.

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Donald Trump peine à adopter une posture présidentielle en période de crise

L’irruption du coronavirus a complètement modifié le paysage politique américain. Tout le monde était tourné vers l’élection présidentielle de novembre 2020 lors de laquelle le président était censé arriver fort de son bilan économique tout en faisant face à un rejet important d’une partie de la population en raison de sa personnalité et de ses méthodes de gouvernement très éloignées des standards habituels. Désormais, l’incertitude est totale sur l’ampleur des conséquences sanitaires et économiques pour les Etats-Unis. Mais les crises de cette ampleur sont aussi l’occasion, aux Etats-Unis comme ailleurs, pour les responsables politiques aux commandes de révéler ou d’exprimer des qualités de leadership inattendues ou d’amener les citoyens à faire corps autour du chef1Cf. la popularité de George W. Bush (y compris chez les démocrates) dont la compétence était souvent mise en doute, mais qui était président pendant et après le 11 septembre 2001.. D’où l’idée d’un point à date sur la façon dont le président se comporte face à cette crise.

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Quand le coronavirus s’invite dans la campagne présidentielle

Cédons à la tendance générale… et focalisons-nous un instant sur l’impact à ce stade de la progression du coronavirus aux Etats-Unis sur la situation politique.

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Le « Trump bashing », une fausse bonne idée pour les démocrates

Pour un observateur extérieur qui analyserait le contexte de l’élection américaine au crible des critères français, l’élection 2020 peut paraître imperdable pour les démocrates compte tenu de l’adversaire.

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