Que retenir des élections américaines ? Les instituts de sondage sont-ils durablement incapables de refléter l’opinion publique ?

En 2020 comme en 2016, les sondages sont passés largement à côté du résultat de la présidentielle dans plusieurs états comme des élections au Congrès ou des élections locales.

Certains (ceux qui en vivent, comme le site FiveThirtyEight) minimisent la faillite et dédramatisent, expliquant qu’en 2020, les sondeurs ont correctement « prédit » le vainqueur final de la présidentielle, ce qui est, après tout, ce qu’on leur demande.

Les prédictions en matière de « vote populaire » (c’est-à-dire la consolidation de tous les votes de la présidentielle au niveau national – qui n’est que symbolique puisque le Président est élu au suffrage indirect par un collège électoral) ne seraient pas non plus très éloignées du résultat final : un peu moins de 5 points d’avance pour Biden probablement une fois tous les votes décomptés, contre environ 8 points selon la moyenne des derniers sondages pré-électoraux1Les instituts de sondage, par la voix notamment de leur association nationale, insistent d’ailleurs sur la nécessité d’attendre tous les résultats avant de tirer des conclusions sur la précision des sondages, davantage par souci de désamorcer la polémique que par conviction que les résultats finaux remettront réellement en cause les critiques..

Dans ce contexte, les écarts importants dans certains états seraient exagérément mis en avant pour décrier les sondages, quand, dans de nombreux « battleground states », l’écart entre sondages et résultats a finalement été réduit.

Tableau présentant l’écart entre la moyenne des sondages et le résultat dans les « battleground states », états a priori les plus serrés. Extrait du bilan réalisé par le site FiveThirtyEight.

Pour autant, le tableau montre non seulement des écarts importants mais surtout le fait qu’ils vont tous ou presque dans le même sens, c’est-à-dire qu’ils ont de nouveau tous ou presque sous-estimé le score du Président sortant Donald Trump.

Les défenseurs des sondages oublient aussi un peu trop vite qu’ils prédisaient une victoire démocrate au Sénat (certes, c’est encore possible si les démocrates remportent les deux sièges encore en jeu en Géorgie) et surtout le renforcement de la majorité démocrate à la Chambre des représentants (alors qu’au lieu de gagner une dizaine de sièges par rapport à 2018, ce qui était le consensus des sondeurs, ils en ont perdu une dizaine…).

D’autres commentateurs sont beaucoup moins positifs, car seule une partie des écarts enregistrés a pour l’instant trouvé une explication liée aux incertitudes classiques de l’exercice délicat que sont les enquêtes d’opinion.

Bien sûr, une partie des écarts s’explique par la difficulté récurrente rencontrée par les instituts de sondage pour prévoir le taux de participation relatif des différents segments électoraux, qui a une forte influence sur le résultat (l’outil de simulation du Cook Political Report permet de tester l’impact de l’évolution du taux de participation d’une catégorie d’électeur). Les sondeurs « sérieux » publiaient d’ailleurs souvent des résultats avec plusieurs hypothèses de niveau participation, lesquelles donnaient des résultats qui pouvaient différer de quelques points de pourcentag.

De même, les sondeurs étaient conscients de l’imprécision de leurs enquêtes concernant les électeurs « latinos » , en raison de la diversité de leurs opinions, de l’hétérogénéité du taux de participation au sein des différentes sous-catégories démographiques et faute d’avoir procédé à des sondages plus approfondis de cette population pour en percevoir toutes les nuances. Si le sujet a beaucoup été mis en avant pour expliquer les résultats surprenants enregistrés au Texas ou en Floride, il n’explique cependant pas les écarts enregistrés entre sondages et résultats un peu partout, puisque les électeurs « latinos » sont loin d’avoir un poids significatif dans tous les Etats-Unis.

Ces problèmes, déjà présents en 2016, étaient déjà bien identifiés avant l’élection. Il ne sont pas faciles à corriger même si les pistes d’amélioration sont aussi connues : pour l’électorat « latino », il faut sans doute procéder à des sondages dédiés sur des échantillons plus importants, ou mener davantage de sondages locaux, pour réussir à mieux identifier des sous-catégories démographiques et géographiques ; pour la participation, les sondeurs travaillent depuis plusieurs années sur les méthodes permettant de mieux mesurer la propension à voter d’une personne interrogée (en posant des questions plus précises sur la probabilité de participer au vote, etc.). Dans tous les cas, ces difficultés ne remettent pas forcément en cause le principe même des enquêtes d’opinion.

En revanche, d’autres erreurs dans les enquêtes d’opinion sont plus structurellement problématiques.

Les analystes ne s’expliquent ainsi pas pourquoi, alors que tous les sondages montraient que Joe Biden allait progresser nettement dans l’électorat blanc peu diplômé et chez les seniors, ceci s’est manifestement avéré faux. Pas plus qu’ils n’expliquent comment les sondages se sont, semble-t-il, lourdement trompés sur le fait que la pandémie serait un facteur décisif du vote qui pénaliserait le Président, notamment dans les zones très touchées par le virus ou vis-à-vis de l’électorat âgé.

Même s’il faut prendre avec prudence les sondages de sortie des urnes (ils ont une partie des mêmes défauts que les sondages pré-électoraux), ces derniers rapportent un écart important avec ce que les sondages avaient perçu s’agissant des seniors : Biden était en avance, plus ou moins nettement selon les instituts de sondage dans ce segment électoral (mais par exemple de 10 points selon un sondage de mi-octobre du New York Times) mais Trump aurait en finalement gagné le vote des seniors d’environ 5 points.

Autre indice du fait que Biden a finalement été loin de progresser autant que prévu chez les personnes âgées : la performance de Trump dans quelques comtés, par exemple en Floride, où les seniors représentent une telle part de la population qu’on peut considérer le résultat global comme un bon indicateur du vote des personnes âgées (Les observateurs regardaient par exemple le comté de Sumter, où Trump a fait seulement un tout petit peu moins bien qu’en 2016, maintenant 36 points d’avance sur son adversaire démocrate).

De même, les sondages indiquaient que 60% des américains environ désapprouvaient l’organisation des meetings de Trump sans mesures de distanciation sociale. On pensait que cela coûterait cher au Président sortant, par exemple dans le Wisconsin, état très touché par la troisième vague de contamination qui frappe actuellement les Etats-Unis, où les sondages montraient les mêmes critiques s’agissant de l’organisation de meetings par le candidat Trump. Le scrutin y a finalement été beaucoup plus serré que prévu.

Au-delà du Wisconsin, Donald Trump est arrivé en tête, selon Associated Press, dans plus de 90% des 376 comtés qui connaissent les plus forts taux de contamination par habitant. On peut trouver des explications : là où le vote Trump est structurellement très présent, les déclarations du Président minimisant la pandémie ont une forte influence sur le comportement quotidiens des habitants et favorisent la propagation du virus2Il faut cependant prendre avec prudence cette explication qui revient à dire que Donald Trump est un facteur majeur de propagation du virus. ; la campagne de désinformation a été particulièrement efficace pour limiter les répercussions négatives de la pandémie sur le Président.

La question est davantage de savoir pourquoi les sondages sont passés largement à côté sur ce sujet, eux qui déduisaient de leurs enquêtes que la pandémie serait un déterminant majeur du vote des américains, dommageable pour Trump compte tenu de la vision négative d’une majorité d’américains sur sa gestion de la crise sanitaire.

Il ne s’agit plus en effet, pour ce sujet comme pour celui des seniors, d’un problème d’identification d’une sous-catégorie démographique ou de pondération d’un segment électoral dans les échantillons considérés, mais de l’incapacité à mesurer les préférences d’une catégorie démographique précise ou à évaluer correctement les tendances de l’opinion publique sur un thème d’actualité majeur.

Certains ont avancé des explications techniques ou conjoncturelles plutôt séduisantes : par exemple, en temps de pandémie, les instituts de sondage ont plutôt trouvé chez eux des gens préoccupés par la pandémie, donc plutôt anti-Trump, ce qui expliquerait aussi le fait que l’importance de la pandémie dans le choix de vote ait pu être surestimée par ces mêmes sondages.3Certains avancent d’ailleurs l’idée que la peur du virus, plus présente chez les électeurs démocrates, auraient peut-être diminué le taux de participation effectif de ces derniers (renoncement à se rendre dans les urnes au dernier moment, voir taux de rejet plus fort pour les bulletins démocrates puisqu’un vote par correspondance est a priori davantage susceptible d’être invalidé) relativement à celui des électeurs républicains, ou tout au moins que la pandémie a compliqué l’évaluation précise du taux de participation et la solidité des réponses des personnes enquêtées s’agissant de leur volonté de voter effectivement.

Mais les observateurs décèlent surtout un problème plus profond et cette fois structurel : une partie importante de la population, en l’occurrence celle qui vote Donald Trump ou s’inquiète peu de la pandémie, échappe désormais, et peut-être durablement si on se fie aux échecs répétés en 2016 et 2020, aux instituts de sondage.

La difficulté pratique à entrer en contact avec les électeurs économiquement fragile (pas de téléphone, logement instable, etc.) est une première explication, déjà invoquée en 2016 pour expliquer que les électeurs blancs peu diplômés étaient sous-représentés dans les personnes interrogées. Mais s’il existe évidemment des citoyens américains très précaires et difficiles à joindre par sondage en ligne ou par téléphone, on peine à croire, dans un pays où le taux de participation est faible, que cette catégorie de la population participe suffisamment significativement aux élections pour fausser les sondages.

Depuis 2016, Donald Trump rabâche une autre théorie : celle des « électeurs honteux  » (en anglais les « shy voters ») qui n’oseraient pas dire aux sondeurs qu’ils votent pour Donald Trump. Les quelques instituts de sondage pro-Trump qui lui ont mis cette idée en tête et prétendent avoir des méthodologies (qu’ils n’explicitent pas) pour corriger ce phénomène, se sont néanmoins trompés autant que les autres cette année, puisqu’ils donnaient le Président sortant vainqueur. Par ailleurs, cette théorie ne permet pas d’expliquer pourquoi les sondages se sont trompés non seulement pour l’élection présidentielle mais aussi pour les autres scrutins pour lesquels ils ont également sous-estimé le vote républicain, ou pour les enquêtes thématiques.

Les observateurs avancent désormais une explication alternative, bien plus préoccupante : la défiance d’une partie de l’électorat envers les institutions en général, et les « médias » en particulier. Cette défiance, qui résulte d’ailleurs largement de la communication de Trump lui-même, rejaillirait sur la propension à répondre aux instituts de sondage, considérés comme faisant partie intégrante de ce système. Il faut dire que la plupart des instituts, aux Etats-Unis comme ailleurs, ont des partenariats avec les grands médias haïs par l’électorat pro-Trump.

Autrement dit, une partie des électeurs les plus résolus de Donald Trump refuseraient d’être sondés et les échantillons des sondeurs seraient alors durablement biaisés.

Au-delà des tentatives d’explication, qui seront sans doute affinées dans les prochains mois après discussions entre les instituts de sondage (qui vont à nouveau procéder à un exercice de « retour d’expérience »), les problèmes rencontrés à nouveau par les instituts de sondage ont ébranlé une partie des certitudes de la classe politique.

En effet, ce ne sont pas seulement les sondages « publics » effectués par les grands médias qui se sont trompés. C’est aussi le cas des sondages internes côté démocrate comme côté républicain. Même si, a posteriori, ils expliquent que les résultats traduisent la pertinence et l’efficacité de leur campagne, les républicains étaient les premiers surpris des résultats à la Chambre des représentants, de la facilité avec laquelle certains sénateurs sortants ont été réélus, ou de la victoire aisée de Donald Trump dans l’Ohio ou l’Iowa, au Texas ou en Floride.

Or, les sondages internes sont normalement un des principaux outils utilisés par les stratèges politiques (dans les deux camps) pour déterminer les axes de communication et les messages prioritaires des candidats et pour allouer de façon optimale les budgets de campagne.

Pour un candidat à la présidentielle et les organisations qui le soutiennent, il s’agit de déterminer dans quels états il est susceptible de gagner et les scénarios permettant d’obtenir la majorité au collège électoral, pour investir en conséquence. Pour les élections au Congrès, il s’agit pour les organisations qui lèvent des fonds au niveau national (les partis eux-mêmes mais aussi des organisations créées spécifiquement pour lever des fonds) d’arbitrer entre les candidats pour savoir lesquels on le plus de chance de l’emporter.

Si l’argent n’a pas manqué cette année aux démocrates, ils ont quand même le sentiment d’avoir un peu gaspillé leurs ressources au regard des résultats. Si les démocrates ont jusqu’au dernier moment cru pouvoir obtenir une nette majorité au Sénat et si autant d’argent a été dépensé pour soutenir les candidats démocrates (par exemple dans l’Iowa, le Montana, en Caroline du Sud ou dans le Maine), c’est parce que les sondages les donnaient au coude à coude avec les sortants républicains, alors que ces derniers ont été réélus (sauf en Arizona et dans le Colorado) avec parfois des écarts très confortables.

De même, si Joe Biden s’est rendu dans les jours précédent le 3 novembre en Floride, dans l’Iowa et dans l’Ohio, ou si Michael Bloomberg a investi massivement dans la dernière ligne droite dans l’Ohio, en Floride ou au Texas, c’est parce que les sondages et les « data » se fourvoyaient largement en donnant le candidat démocrate au coude à coude avec Donald Trump. Certes, Biden n’y a pas passé beaucoup de temps et il a malgré tout gagné, mais il aurait sans doute été plus ailleurs.

Trump s’est aussi trompé, même s’il se fiait à d’autres instituts de sondage que son adversaire : il a certes passé du temps dans le Nevada qu’il n’a pas été loin d’emporter, mais il s’est aussi rendu à quelques jours du scrutin dans le Minnesota ou le New Hampshire, qu’il a finalement perdus d’environ 7 points alors qu’il n’avait perdu ces deux états que d’environ 1 point seulement en 2016.

Si les erreurs des sondages avaient pour seule conséquence de conduire les équipes de campagne à faire des mauvais choix, ce ne serait pas bien grave.

Mais ils ont aussi potentiellement un impact sur le vote : dans des élections générales qui se résument essentiellement à des duels, il n’y a pas beaucoup de risque de « vote utile », mais en revanche, les anticipations des électeurs peuvent jouer sur le taux de participation, comme en 2016 où Hillary Clinton avait sans doute pâti de l’abstention de certains électeurs démocrates persuadés qu’elle a gagné aisément. En 2020, échaudés par le précédent, il semble bien que les électeurs n’aient pas pris de risque malgré l’avance confortable dont disposait Joe Biden dans les sondages.

Enfin, il y a encore plus problématique : si les sondages ne sont plus capables de mesurer correctement la position des citoyens américains, parce qu’ils n’arrivent plus à entrer en contact avec une large partie d’entre eux, ce sont les décideurs politiques et les élus qui sont désormais démunis et en difficulté pour assurer leur rôle de représentation, sans même parler de l’aspect électoraliste (comment être réélu si on ne sait pas évaluer les aspirations ou la satisfaction de ses électeurs ?).

Si les élus agissent sans avoir une idée précise des aspirations des électeurs qu’ils sont censés représenter, et encore plus s’ils prétendent disposer d’un « mandat » donné par ces électeurs, le fossé entre citoyens et classe politique et la défiance envers les institutions démocratiques ne peuvent que s’accentuer.

Les sondeurs semblent bien démunis pour corriger cette défaillance de leurs dispositifs d’enquête. Car même si Donald Trump disparaît du paysage politique à court terme, la défiance envers médias et sondeurs a peu de chance de s’en aller avec lui4En revanche, si la thèse des « shy Trump voters » était avérée, elle disparaîtrait avec la sortie de Donald Trump de la scène politique.. On pourrait même craindre que l’élection de 2020 ait accentué encore le phénomène de méfiance vis-à-vis des instituts de sondage, puisque le fait qu’ils aient presque tous sous-estimé la performance des républicains ne peut que conforter les plus conspirationnistes d’entre eux dans la théorie du complot organisé par l’appareil politico-médiatique pour défavoriser Trump ou les conservateurs en général.

Sondeurs et stratèges politiques fondent ainsi leurs espoirs sur d’autres façons de réaliser les enquêtes et regardent avec attention les expérimentations menées par certains instituts comme celui de l’Université de Caroline du Sud.

La méthode alternative qui semble la plus prometteuse s’appuie sur les réponses des personnes interrogées concernant le vote de leur « entourage » (le terme anglais étant « social contacts » ou « social circle ») qui permettrait d’atteindre des électeurs réticents à répondre aux sondages. L’utilisation des réponses à ces questions ont donné pour cette élection des résultats bien plus proches de la réalité que les sondages classiques.

Comparaison des résultats obtenus par l’Université de Caroline du Sud avec deux méthodes différentes : à gauche, le sondage « classique » (les personnes sont interrogées sur leur intention de vote), à droite, utilisation d’une nouvelle méthode, dans laquelle les personnes sont interrogées sur les intentions de vote supposées de leur entourage.

La réussite de cette nouvelle méthode d’enquête d’opinion suppose néanmoins que les « cercles sociaux » des américains qui répondent aux sondages comportent des personnes qui ne répondent pas aux sondages… Or, il semble que les américains soient de plus en plus enfermés dans une bulle de relations sociales qui partagent les mêmes opinions qu’eux en matière politique, sociétale et donc ayant potentiellement la même attitude vis-à-vis des sondages.

Reste peut-être une solution : faire de la pédagogie sur les enquêtes d’opinion, c’est-à-dire expliquer qu’ils ont une utilité et que c’est aussi une façon de faire valoir son opinion, et dans le même temps qu’il ne faut surtout pas les prendre pour argent comptant, en insistant sur les marges d’erreur, la proportion de personnes indécises, etc. Suite au crash des sondages de 2016, on a vu en 2020 davantage de mise en perspective des sondages et d’explication. Mais c’est encore largement insuffisant.

Surtout, la pédagogie ne peut être efficace que si toute l’infrastructure politique joue le jeu, ce qui est loin d’être acquis tant il y a une véritable économie basée sur la réalisation de sondages, leur interprétation, l’établissement de stratégie de communication, etc.

Cela suppose aussi et peut-être avant tout de rétablir un minimum de confiance dans les institutions, les contre-pouvoirs, le personnel, politique, bref dans la démocratie américaine, qui pour une part grandissante de la population est tout simplement durablement cassée. C’est un des paris de Joe Biden qui pense rétablir cette confiance notamment par ses méthodes de gouvernement. Mais en a-t-il la stature ? Aura-t-il la marge de manœuvre nécessaire, alors qu’il semble bien seul à faire de cet objectif un des enjeux de sa Présidence ?

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