Un an après son élection, Joe Biden est en grande difficulté : 1/ Des premiers pas pourtant plutôt réussis

Où en est Joe Biden un peu plus d’un an après sa prestation de serment ? C’est l’objet d’une nouvelle série de chroniques qui reviennent sur les réalisations du Président américain pendant ses premiers mois, puis sur les nombreuses difficultés qu’il rencontre depuis l’été 2021 et qui le placent aujourd’hui dans une situation politique délicate.

Lorsque Joe Biden prenait ses fonctions le 20 janvier 2021, il était clair que sa tâche n’allait pas être facile.

Certes il avait gagné nettement l’élection en rassemblant derrière lui le parti démocrate. Mais une partie non négligeable des électeurs mettait en doute la validité du scrutin, écartant ainsi tout espoir d’une période de grâce pour le début de son mandat.

Si le parti démocrate avait pris de justesse le contrôle du Congrès, les majorités démocrates à la Chambre des représentants et au Sénat étaient très courtes et fragilisées par les divergences au sein du parti démocrate sur l’analyse du résultat des élections et donc sur les priorités politiques.

Enfin, il héritait d’un contexte socio-économique compliqué avec une pandémie qui faisait rage, une économie très fragile et très peu d’espoir d’une union sacrée de toutes les forces politiques derrière l’objectif de redressement de la situation.

Ses premiers pas ont pourtant semblé plutôt réussis. Le Congrès votait ainsi dès le début du mois de mars, sans soutien des élus républicains mais sans dissension au sein du parti démocrate, l’American Rescue Plan,un nouveau paquet de mesures de 1900 milliards de dollars pour soutenir l’économie et les ménages.

Ces dernières comportaient notamment un nouveau chèque de 1400 dollars par ménage (sous condition de revenu) ou la prolongation jusqu’à la fin de l’été 2021 des compléments fédéraux aux dispositifs d’allocation chômage des états, des dispositifs exceptionnels d’aide alimentaire, du crédit d’impôt pour la garde d’enfants, etc.

Dans le même temps, la mise en place de la vaccination confirmait le savoir-faire américain en matière de production de masse et de logistique. Comme il l’avait promis, la célébration de la fête nationale du 4 juillet marquait le retour à une vie à peu près normale… au moins pour les américains vaccinés (sachant qu’à cette période, tous ceux qui le souhaitaient pouvaient, depuis déjà plusieurs semaines, être vaccinés).

Mieux encore, le Président réussissait à obtenir un accord bipartisan, c’est-à-dire le soutien de 19 sénateurs républicains, sur un plan massif de rénovation des infrastructures, mobilisant 550 milliards de nouveaux crédits sur 10 ans et dénommé Infrasctructure Investment and Jobs Act. Un tel plan, très attendu compte tenu de l’état parfois préoccupant des ponts et des routes aux Etats-Unis, avait été annoncé par les précédents Présidents et notamment par Donald Trump, sans qu’aucun réussisse à obtenir un accord du Congrès.

Il confirmait par ailleurs le retrait des forces américaines d’Afghanistan au 31 août 2021 et ainsi la fin de la plus longue guerre dans laquelle les Etats-Unis ont été engagés dans leur histoire.

Si on ajoute à ces deux éléments un redressement économique rapide et notamment la hausse régulière des indices boursiers, qui faisait mieux que retrouver son niveau d’avant pandémie pour augmenter tout au long de l’année 2021, on pourrait presque dire qu’au bout de 6 mois, Biden avait déjà  accompli ce que son prédécesseur Donald Trump aurait adoré pouvoir présenter comme bilan un an plus tôt au moment de lancer sa campagne de réélection.

Quant à la manière d’être Président, le contraste avec son prédécesseur ne pouvait que jouer, dans un premier temps, en sa faveur (tout du moins en dehors des cercles de fanatiques Trumpistes). Retour à certain professionnalisme des équipes, sobriété dans la communication, dialogue apaisé avec les médias, etc. : on était bien revenus dans les canons « normaux » de la Présidence américaine. Et il y a à nouveau « un adulte dans la salle » pour reprendre l’expression américaine régulièrement utilisée.

Mais les problèmes ont commencé à s’accumuler à l’été sur différents fronts.

Bien sûr, Biden n’est pas responsable de l’apparition des variants Delta ou Omicron, de la perturbation des chaînes logistiques internationales induite par la reprise de l’économie au niveau mondial, de la situation inextricable dont il a hérité en Afghanistan ou de la fragilité de la majorité démocrate au Sénat ou des dysfonctionnements structurels du Congrès.

Mais il a sans doute une part de responsabilité dans les difficultés rencontrées pour gérer ses différents évènements et leurs suites. C’est en tout cas la façon dont son action est aujourd’hui perçue par les observateurs politiques et, plus grave, par l’opinion publique.

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