La Caroline du Sud et Super Tuesday, deux échéances importantes

Les résultats des trois premières primaires ont certes été scrutés et analysés dans le détail par les observateurs comme par les candidats : l’Iowa comme étalon du rapport de force dans les états du Midwest et donc dans certains états clés pour novembre, le New Hampshire parce que c’est un état incertain pour l’élection générale, le Nevada, parce qu’état ayant une population d’origine diverse venant après deux états à la population très majoritairement blanche, il permettait de se faire une première idée des préférences des électeurs démocrates latinos et afro-américains qui comptent beaucoup pour l’investiture démocrate et dont la participation pour l’élection générale peut être un facteur décisif.

Mais le processus entre dans une autre dimension avec la primaire en Caroline du Sud le 29 février, état à l’électorat démocrate majoritairement afro-américain et qui servira sans doute de référence pour les autres états du Sud, et surtout avec Super Tuesday le 3 mars.

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Ça y est, les couteaux sont tirés !

Lors des huit (!) débats précédents les candidats à la primaire démocrate avaient, plutôt sobrement, discuté de leurs différences programmatiques et philosophiques et souligné l’importance d’arriver unis à l’élection générale de novembre. Il y avait bien eu un incident lors du débat du 14 janvier précédent la primaire dans l’Iowa lorsqu’Elizabeth Warren avait confirmé que Bernie Sanders lui avait dit en 2016 qu’il ne pensait pas qu’une femme pouvait être élue présidente, puis quelques tensions entre équipes de campagnes en janvier et février, notamment en raison des attaques violentes et tous azimuts sur les réseaux sociaux des partisans de Bernie Sanders (les fameux « Bernie Bros »). Les deux derniers débats entre candidats à la primaire démocrate (le 19 février en amont de la primaire dans le Nevada, le 25 février en amont de la primaire en Caroline du Sud et du Super Tuesday) ont marqué un tournant dans le ton adopté.

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Michael Bloomberg, un test pour la démocratie américaine

L’ancien maire de New York, élu dans la foulée du 11 septembre, s’est lancé dans la course pour l’élection de 2020, parce qu’il percevait, dit-il, le risque de la ré-élection de Donald Trump (comprendre : il n’y a pas de candidats crédible pour gagner côté démocrate) et qu’il considère pouvoir apporter les moyens financiers nécessaires pour l’empêcher. Il n’hésite pas d’ailleurs à dire que même s’il n’est pas investi, il dépensera sans compter pour faire perdre Trump.

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Les prétendants modérés à l’investiture démocrate

Si les observateurs classent souvent Joe Biden, l’ancien vice-président de Barack Obama, comme un des représentants du camp modéré, on préférera à ce stade analyser sa candidature sous un autre angle car il ne fait pas de son programme son principal argument de campagne et joue d’abord sur son statut d’ancien vice-président qui, espère-t-il, doit permettre de retrouver l’élan de 2008 et 2012 et fermer la parenthèse Trump. De même, par contraste avec Sanders ou Warren, Bloomberg est parfois classé dans les modérés mais il ne fait pas lui non plus de son programme l’axe fort de sa campagne, insistant plutôt sur son bilan, sa personnalité (et ses moyens…).

On se concentrera ici donc sur les deux candidats revendiqués de l’approche « modérée », Pete Buttigieg et Amy Klobuchar. Continuer la lecture de « Les prétendants modérés à l’investiture démocrate »

« Bernie » est-il le bon candidat pour porter la voix des progressistes ?

Au-delà des problèmes de fond que poserait une candidature portant un projet résolument progressiste, se pose la question des candidats susceptibles de porter ce projet.

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L’élection américaine peut-elle se gagner au centre ?

A l’opposé complet de la stratégie portée par le camp progressiste, le camp modéré a pour premier objectif de récupérer l’électorat « volatile » qui a voté pour Donald Trump en 2016. C’est le credo développé par Pete Buttigieg ou Amy Klobuchar, les deux candidats issus d’états du Midwest qui estiment pouvoir mobiliser autour de leur approche (et de leur profil, on y reviendra) l’électorat des classes moyennes blanches et « rurales » qui se sentent délaissées par les élites mondialisées des côtes Est et Ouest que symbolisait à outrance Hillary Clinton, et qui ont sans doute fait basculer des états décisifs en 2016.

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Un projet progressiste peut-il gagner l’élection américaine ?

Pousser un projet radicalement progressiste pour mobiliser les démocrates qui n’ont pas voté pour Hillary Clinton en 2016, c’est le pari de Bernie Sanders et à moindre degré d’Elizabeth Warren. Il s’agit d’insister sur la lutte contre les inégalités sociales, d’annoncer la création d’une assurance santé publique universelle (« Medicare For All »), de promouvoir la gratuité des études universitaires1La dette étudiante est .une préoccupation majeure au niveau individuel mais aussi au niveau macroéconomique : le risque d’éclatement de cette bulle financière est dans toutes les têtes., une profonde réforme pénale2Le système judiciaire américain est jugé particulièrement déficient et discriminatoire envers les minorités. Il s’agit donc là d’un sujet très mobilisateur pour les minorités notamment afro-américaines., une politique migratoire plus accueillante, un vrai plan de lutte contre le changement climatique (le « Green New Deal », censé créer des milliers de nouveaux emplois pour assurer la transition énergétique) avec le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris. Le tout en faisant de la lutte contre l’influence des lobbys et contre le pouvoir de l’argent à Washington un axe majeur de la campagne, avec un projet de taxation des – très grandes – fortunes.

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La primaire démocrate, une machine à perdre ?

A l’image de ce qu’on a pu connaître en France en 2017 à droite comme à gauche, ou lors de précédentes échéances, la primaire qui vient de rentrer dans une phase importante avec l’approche du « Super Tuesday » le 3 mars (primaires simultanées dans 15 états dont le Texas et la Californie) est un exercice risqué.

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Le « Trump bashing », une fausse bonne idée pour les démocrates

Pour un observateur extérieur qui analyserait le contexte de l’élection américaine au crible des critères français, l’élection 2020 peut paraître imperdable pour les démocrates compte tenu de l’adversaire.

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L’« électabilité », LE concept de la campagne démocrate

Comment désigner un candidat capable de rassembler tout son camp mais aussi d’attirer au-delà pour battre Trump ? C’est la question à laquelle sont confrontés les électeurs démocrates alors qu’approche le  « super Tuesday » (primaires simultanées le 3 mars dans 15 états dont des gros états comme la Californie ou le Texas).

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